Ainsi la nuit tombe sur les toits de la ville [ ... ] et au loin ronronnent des voitures pressées. Une douce mélancolie s'empare de moi, je la laisse faire, j'aime les frissons qu'elle éveille. Mon coeur marque quelques faux-pas quand mes pensées dérapent, mais c'est comme ça qu'il me dit qu'il est vivant. J'écoute le silence [ ... ] salvatrice mélodie qui apaise mon âme. Comme si chaque minute était une course et que j'atteignais un sommet où je pouvais enfin souffler, me retourner, et admirer la vue. Un sourire collé aux lèvres, je m'assois donc dans l'herbe rase, mes doigts ont mal d'avoir froid mais j'oublie toujours d'acheter des gants... Peu importe, je regarde. Derrière moi, les sentiers qui se sont tracés, un peu ceux que j'aurais pu emprunter, les traces de mes pas dans la terre meuble, un amalgame désordonné qui compose une aquarelle où l'on pourrait me lire. Et, curieusement, au loin quelques taches sombres se dessinent. Elles sont floues, et quelques rêves viennent parfois me rappeler leur présence. Comme si j'allais oublier, aucun risque. On n'oublie pas, dit l'adage, on vit avec. Alors je vis avec ces quelques taches sombres, sans lesquelles les autres couleurs seraient bien fades.. Elles sont mes erreurs, mes doutes, regrets, remords, une force incroyable pour autant que j'oublie pas les leçons qu'elles m'ont appris.
we shall overcome