Lundi 29 août 2011 à 21:13

Parfois, tout à coup et sans prévenir, les conditions se réunissent. Elles sont toutes là, une lumière, des odeurs, un souvenir et l'on replonge avec délices dans quelque chose d'indescriptible. Un moment de mon enfance, sûrement. En regardant l'homme enfiler sa chemise sous les premières lueurs du jour, celles qui sont timides, j'ai vécu à nouveau ces matins dont je garde précieusement la saveur. Quand le soleil dardait ses rayons neufs entre les arbres, et qu'il fallait s'habiller, parce qu'il était l'or, mon seignor. Quand mon papa partait travailler beau comme un camion dans ses chemises blanches. Peu importe l'endroit où il allait, je crois que cette sensation délicieuse a traversé la plupart des âges de ma vie. Celle du matin où chacun se prépare à aller affronter sa journée. Et, la ressentir à nouveau aujourd'hui est une sorte de cadeau que je souhaite ne pas oublier. Il y a encore des moments où je flanche. J'ai adoré ces vacances, elles ont été d'une telle intensité que pour l'instant, à chaque fois que j'y repense, c'est comme si mon coeur devenait tout chaud. Continuer d'accueillir les instants de paix comme ce qu'ils sont, des alliés, les fruits du bonheur que l'on accepte ou non de voir.

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Jeudi, premier jour du mois de Septembre, premier anniversaire dans une petite boîte orange et jaune peuplée de personnes formidables à observer. Des intéressants, des idiots, des imbus, des malpolis, des rigolos, des qui ont l'air austère au début et qui se révèlent adorables, des qui s'étaient donné la mission d'apprendre aux autres à s'assumer, des timides qui parlent peu, d'autres qui parlent trop, et puis des qui ont peur de faire des erreurs et qui se flagellent même quand cela n'arrive pas. Moi je suis de la dernière catégorie mais je me soigne. 

L'homme est sur son ordinateur, un écran sur les Sims 3 et l'autre sur le football en direct. Je ne sais pas quoi penser de ça, mais je voudrais bien un câlin et tout.

 

Dimanche 19 juin 2011 à 22:22

 Je n'ai même pas écrit sur Prague, cette ville particulière qui nous a laissé une sensation étrange. Nous étions incapables de dire si nous la trouvions résolument belle [...] romantique comme nous l'avions tant entendu, touchante dans sa maladresse ou définitivement kitsch. C'était peut-être un amusant mélange de tout ça. Une ville qui a grandi trop vite, qui a imité l'Outre Atlantique et s'en tire avec des fastfoods par centaines et autant de casino, même dans le métro. Les tchèques sourient peu et les chauffeurs de bus se foutent qu'on paie son ticket presque autant que des limitations de vitesse. Certains bars proposent de délicieuses Piña Colada que nous dégustâmes allongés sur des draps blancs. Un restaurant dissimulé entre deux autres ne payait pas de mine mais c'est en son sein que vous avons passé un soir proche de la perfection. La voix envoûtante d'une chanteuse de jazz qui nous souriait nous emmena haut, très haut, alors que nous mangions les yeux dans les yeux dans un cellier du douzième siècle. Une addition au delà de nos moyens qui nous fait rire maintenant, mais dont nous n'étions pas forcément fiers. De belles voitures aussi, témoins ostentatoires des quelques richesses qui peuplent la ville. Des patios gigantesques au milieu de centres commerciaux où se déroulent d'immenses tapis rouges. Et d'autres centres commerciaux, d'ailleurs, à couper littéralement le souffle, habilement cachés derrière les façades de vieux bâtiments. En réalité, nous allions de surprise en surprise, déambulant pour autant que nos jambes nous le permettent, et rentrant le soir au bel l'hôtel Andel, dans un quartier qui ressemblait à un triste envers de décor. 

Et j'y pense parce que hier, c'était l'Espagne, avec San Sebastian et son aquarium où deux requins de presque deux mètres s'amusaient à nager au-dessus de nos têtes. Deux plages magnifiques et un soleil radieux. Une animalerie qui prétend qu'elle vend des reptiles, mais où en fait il y a seulement des chiots craquants dressés pour faire les idiots dès qu'un peut-être-maître s'amène. Mais c'est dur d'élever un chien dans un appartement, c'est triste même, alors patientons un peu.

J'y pense aussi parce que j'entends encore le roulis des vagues et que sur ma langue dansent encore les fraises de ce matin, neuf heures, au petit déjeuner sur l'océan. Les applaudissements aussi quand les chinois - dont ma ginette ! - ont exécuté à la perfection leurs figures équestres. Et j'ai hâte de voir les photos de ma soeur, cette petite fille qui murmurait à l'oreille des chevaux mieux que personne, et qui a sûrement été magnifique aussi.

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Jeudi 21 avril 2011 à 10:36

J'ai remarqué, finalement, que les jours heureux rendent bien moins prolifique que ceux où l'on peine à se lever le matin. Ceux où je refusais de trop manger, où un crabe serrait mes tripes jusqu'à l'arrivée, où je serrais les dents pour supporter sa présence, où j'espérais très fort que je passerais le concours, même si quand ça  a été le cas j'ai du atténuer ma joie parce que j'étais la seule de nous deux à l'avoir. Ceux où d'ailleurs, je pleurais trop, où je mourrais parfois d'inquiétude et où je pardonnais sans cesse ce qui n'aurait pas dû l'être. Ceux où la culpabilité m'assaillait chaque jeudi et chaque vendredi, les jours où je me faisais plus belle parce que je savais qu'un autre adorait ça. Ces jours là, j'ai tenu bon parce que je m'accrochais désespérément à mes valeurs, celles qui me criaient de ne jamais faire une erreur que, finalement, je n'ai jamais commise. Et aujourd'hui, tout ça semble si loin. Comme les fondations de celle que je suis devenue. Avec mon tatouage, mes cheveux courts et le rouge sur mon visage qui n'apparaît plus que quand je dis des grosses bêtises (et que je rigole aussi). J'ai aussi publié un livre dont je suis fière de parler (même si je rougis un peu) et ma foi, quand je tourne la tête vers la droite, je vois un superbe appartement, qui sent encore la sueur des gens grâce à qui il est si beau. Il sent encore la tchouktchouka, purée de poivrons et tomates nord-africaine, il y résonne encore les rires et je ne suis pas sûre qu'on ait trouvé tous les chocolats. Demain recommence la routine, j'ai quand même l'impression qu'elle sera différente. Chaque soir nous rentrerons pour trouver ce grand chez-nous, puisqu'on est une tribu, des vrais adultes comme ils le disent quand ils se moquent gentiment. Même pas peur, l'orage gronde dehors mais la pluie n'inonde même pas le grand balcon. C'est parce qu'il ne pleut plus. Il ne pleut plus et nos sommeils s'apaisent. C'est une éclaircie salvatrice après une tempête épuisante. Maintenant que l'on peut presque effacer la grande liste des choses à faire, il ne reste plus qu'à préparer nos valises. Prague, Hotel Andel, le pont au-dessus de la Vltava, trois petits points... 

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Dimanche 27 mars 2011 à 22:06

 Et c'est ainsi qu'une fille qui s'attachait à ne jamais s'attacher heurta de plein fouet un garçon à la carapace en béton armé. " J'ai déjà mal, alors un peu plus ou un peu moins..."   Je crois que ni l'un ni l'autre ne connaissait la suite à ce moment là. Ils ne se seraient jamais douté qu'ils s'installeraient ensemble deux petits mois après, parce qu'ils voulaient être tout le temps ensemble, même la nuit, surtout la nuit. Ils s'étaient naïvement promis d'attendre un moment avant de chercher un appartement plus grand, et attendirent quelques minutes pour s'avouer qu'ils cherchaient déjà. Alors voilà, depuis longtemps maintenant, la poussière de leurs carapaces s'est envolée dans le vent. Un ficus grandit sagement près de la fenêtre. Et certains silences ont le goût d'un bonheur fou. 
 
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"Je crois que je t'aime.
- Tu crois ? Tu crois ou t'es sûre ?
- Je crois que je suis sûre que je t'aime.
"
Hiver : check

Samedi 26 février 2011 à 9:46

Si je n'avais qu'un mot à dire, ce serait ...

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Ce serait beaucoup trop peu. J'ai des centaines de mots à dire. Des milliers de cris, de soupirs, d'éclats de rire. Un mélange incroyable où la nostalgie a un goût sucré, et où résonnent les notes discrètes d'un bonheur fou. Celui qui naît dans mon ventre quand je replonge dans le froid de Décembre. Je retrouve la peur, l'attente impatiente, les pressentiments qui se cachent au fond de mon esprit, et au lendemain d'une nuit étrange, je retrouve cette curieuse douleur si agréable. Douleur qui, presque trois mois après, me rappelle combien  ...
 

Jon D. for the picture.

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