Voilà un long moment que j'ai envie de donner une nouvelle orientation à cet endroit. Endroit, repère, ancre, ce nid que je me suis bâti dans l'infiniment grand. Je souhaite vraiment qu'il continue d'évoluer avec moi, car c'est bel et bien ce qu'il fait. J'avais seize ans quand je l'ai ouvert, ne sachant pas trop s'il tiendrait plus longtemps que ses nombreux prédécesseurs. Et quatre ans plus tard, je suis encore en train d'écrire dedans. Dessus. Quatre ans plus tard, je suis encore ici. Il me serait impossible d'oublier le nom de ce blog, puisque ce sont les deux mêmes mots qui sont tatoués sur mon poignet. Ce sont les deux mêmes mots qui revêtent une si grande importance à mes yeux, alors que j'ai parfois tendance à les oublier. Comme, lorsque j'ai découvert l'échec. Jusqu'alors, tout se passait bien, tellement bien que cela pouvait rendre les autres jaloux, sûrement. Et puis, j'ai bêtement embouti la voiture de devant en passant mon permis de conduire. L'examinateur, déjà très froid, est devenu comme un glaçon, il s'est changé en un démon sinistre qui a laissé échapper sa sentence dans un souffle glacé : "On rentre". Certes, j'enjolive peut-être un peu...(!) Il ne s'est pas tout à fait changé en démon mais je me souviens qu'il m'a glacé le sang. Donc nous sommes rentrés, et j'ai passé un coup de fil à ma grand-mère, pour lui dire que non, que c'était raté. Et bien sûr, elle ne m'a pas crue, donc j'ai atteint le summum de la frustration et j'ai pleuré. Après j'ai recommencé souvent. A pleurer. J'avais une monitrice aussi méchante que bien manucurée (et son vernis à ongle décoré était toujours impeccable!) (Non mais genre, elle s'était même fait des toiles d'araignées sur les pouces pour Halloween ! ><) et elle adorait humilier ses élèves. Humilier comme leur dire qu'ils sont débiles devant leurs copains assis à l'arrière. Humilier comme leur attraper brusquement le volant des mains quand ils essaient de faire un créneau. Ou comme leur dire qu'ils n'ont vraiment rien dans le cerveau, juste le jour où ils (elle, l'élève docile qui n'osait répliquer, moi quoi) passent leur permis pour la seconde fois. Je me souviens, c'était même le 18 Juin, j'étais rentrée en pleurant (tiens, ça faisait longtemps !) et en criant que je ne voulais plus le passer, plus jamais la voir, trop peur t'façon. Mais ma Ginette m'a mis un coup de pied, verbal, aux fesses, et j'y suis retournée. Tellement angoissée que j'ai balbutié bêtement quand la dame m'a demandé de mettre les antibrouillards (mais un mois plus tôt je passais les entretiens d'entrée en école d'ingé, finger in the nose, va comprendre...). Fin bon. Je les ai mis, ses foutus antibrouillards, et je l'ai eu, ce putain de permis.
Mais n'empêche qu'entre temps j'ai pris une bien fâcheuse habitude. D'abord, j'ai arrêté de finir mes assiettes, prétendant que c'était une coutume dans un lointain pays d'Afrique, et que c'était au cas où quelqu'un d'autre en voudrait encore (je plaisantais alors très sérieusement !) Puis, j'ai commencé à me focaliser sur la nourriture, petit à petit, de manière vicieuse, j'ai commencé à apprécier la sensation de faim et détester celle de satiété. Et surtout n'en parler à personne. Du coup, ben aujourd'hui j'en suis à travailler avec moult application pour redécouvrir le plaisir de manger. L'homme râle quand je ne finis pas mes assiettes, je connais par coeur son regard désapprobateur quand je ne mange pas tout au RU (non mais en même temps, la bouffe du RU !), je ne prends toujours pas de menu 3 plats au restaurant. Mais ça, ce n'est pas nouveau. Le soutien de l'homme change la donne. J'ai envie qu'il soit fier de voir que je mange, que je remplis bien mon Jean Témoin, que la conjonction de l'effort Zumbesque et culinaire me donne de nouvelles formes réjouissantes. Je pense qu'il l'est déjà un peu, mais travailler au quotidien change la donne. Et puis, je sais très bien quel est mon problème, et c'est plus facile de cerner ce qui est déjà connu. D'ailleurs, je recommence petit à petit à grignoter, même que Miss Mios ( :) ) m'a dit une fois "ça me fait plaisir de te voir manger comme ça" et ça, c'est wouf ! C'est chouette à entendre.
Le pire du pire, c'est que j'adore cuisiner. Souvent je ne mange pas ce que je prépare, surtout les desserts. Ce qui est amusant, c'est que je suis sûre qu'en essayant, j'aimerais. Donc, petit à petit, je retente. J'habitue, j'initie, je travaille ce corps que j'adore habiter pourtant.
J'ai dit que j'avais envie de donner une nouvelle orientation à cet endroit. J'ai envie d'y écrire davantage, parce que je sais qu'il est lu, que je ne crains pas les remarques qui pourraient en émaner, que j'espère qu'il n'éveille aucune inquiétude car il n'y a pas besoin d'en avoir. (Il y en aurait si je mettais un habillage noir, que je passais du Evanescence et que je mettais des photos de gamines emo barbouillées de ketchup un peu partout) Mais là, ce sont des rues emplies de couleur... Sûrement comme celles de Soho et Notting Hill, que nous nous apprêtons à rencontrer.
Mais n'empêche qu'entre temps j'ai pris une bien fâcheuse habitude. D'abord, j'ai arrêté de finir mes assiettes, prétendant que c'était une coutume dans un lointain pays d'Afrique, et que c'était au cas où quelqu'un d'autre en voudrait encore (je plaisantais alors très sérieusement !) Puis, j'ai commencé à me focaliser sur la nourriture, petit à petit, de manière vicieuse, j'ai commencé à apprécier la sensation de faim et détester celle de satiété. Et surtout n'en parler à personne. Du coup, ben aujourd'hui j'en suis à travailler avec moult application pour redécouvrir le plaisir de manger. L'homme râle quand je ne finis pas mes assiettes, je connais par coeur son regard désapprobateur quand je ne mange pas tout au RU (non mais en même temps, la bouffe du RU !), je ne prends toujours pas de menu 3 plats au restaurant. Mais ça, ce n'est pas nouveau. Le soutien de l'homme change la donne. J'ai envie qu'il soit fier de voir que je mange, que je remplis bien mon Jean Témoin, que la conjonction de l'effort Zumbesque et culinaire me donne de nouvelles formes réjouissantes. Je pense qu'il l'est déjà un peu, mais travailler au quotidien change la donne. Et puis, je sais très bien quel est mon problème, et c'est plus facile de cerner ce qui est déjà connu. D'ailleurs, je recommence petit à petit à grignoter, même que Miss Mios ( :) ) m'a dit une fois "ça me fait plaisir de te voir manger comme ça" et ça, c'est wouf ! C'est chouette à entendre.
Le pire du pire, c'est que j'adore cuisiner. Souvent je ne mange pas ce que je prépare, surtout les desserts. Ce qui est amusant, c'est que je suis sûre qu'en essayant, j'aimerais. Donc, petit à petit, je retente. J'habitue, j'initie, je travaille ce corps que j'adore habiter pourtant.
J'ai dit que j'avais envie de donner une nouvelle orientation à cet endroit. J'ai envie d'y écrire davantage, parce que je sais qu'il est lu, que je ne crains pas les remarques qui pourraient en émaner, que j'espère qu'il n'éveille aucune inquiétude car il n'y a pas besoin d'en avoir. (Il y en aurait si je mettais un habillage noir, que je passais du Evanescence et que je mettais des photos de gamines emo barbouillées de ketchup un peu partout) Mais là, ce sont des rues emplies de couleur... Sûrement comme celles de Soho et Notting Hill, que nous nous apprêtons à rencontrer.