Vendredi 6 janvier 2012 à 22:07

 Voilà un long moment que j'ai envie de donner une nouvelle orientation à cet endroit. Endroit, repère, ancre, ce nid que je me suis bâti dans l'infiniment grand. Je souhaite vraiment qu'il continue d'évoluer avec moi, car c'est bel et bien ce qu'il fait. J'avais seize ans quand je l'ai ouvert, ne sachant pas trop s'il tiendrait plus longtemps que ses nombreux prédécesseurs. Et quatre ans plus tard, je suis encore en train d'écrire dedans. Dessus. Quatre ans plus tard, je suis encore ici. Il me serait impossible d'oublier le nom de ce blog, puisque ce sont les deux mêmes mots qui sont tatoués sur mon poignet. Ce sont les deux mêmes mots qui revêtent une si grande importance à mes yeux, alors que j'ai parfois tendance à les oublier. Comme, lorsque j'ai découvert l'échec. Jusqu'alors, tout se passait bien, tellement bien que cela pouvait rendre les autres jaloux, sûrement. Et puis, j'ai bêtement embouti la voiture de devant en passant mon permis de conduire. L'examinateur, déjà très froid, est devenu comme un glaçon, il s'est changé en un démon sinistre qui a laissé échapper sa sentence dans un souffle glacé : "On rentre". Certes, j'enjolive peut-être un peu...(!) Il ne s'est pas tout à fait changé en démon mais je me souviens qu'il m'a glacé le sang. Donc nous sommes rentrés, et j'ai passé un coup de fil à ma grand-mère, pour lui dire que non, que c'était raté. Et bien sûr, elle ne m'a pas crue, donc j'ai atteint le summum de la frustration et j'ai pleuré. Après j'ai recommencé souvent. A pleurer. J'avais une monitrice aussi méchante que bien manucurée (et son vernis à ongle décoré était toujours impeccable!) (Non mais genre, elle s'était même fait des toiles d'araignées sur les pouces pour Halloween ! ><) et elle adorait humilier ses élèves. Humilier comme leur dire qu'ils sont débiles devant leurs copains assis à l'arrière. Humilier comme leur attraper brusquement le volant des mains quand ils essaient de faire un créneau. Ou comme leur dire qu'ils n'ont vraiment rien dans le cerveau, juste le jour où ils (elle, l'élève docile qui n'osait répliquer, moi quoi) passent leur permis pour la seconde fois. Je me souviens, c'était même le 18 Juin, j'étais rentrée en pleurant (tiens, ça faisait longtemps !) et en criant que je ne voulais plus le passer, plus jamais la voir, trop peur t'façon. Mais ma Ginette m'a mis un coup de pied, verbal, aux fesses, et j'y suis retournée. Tellement angoissée que j'ai balbutié bêtement quand la dame m'a demandé de mettre les antibrouillards (mais un mois plus tôt je passais les entretiens d'entrée en école d'ingé, finger in the nose, va comprendre...). Fin bon. Je les ai mis, ses foutus antibrouillards, et je l'ai eu, ce putain de permis. 

Mais n'empêche qu'entre temps j'ai pris une bien fâcheuse habitude. D'abord, j'ai arrêté de finir mes assiettes, prétendant que c'était une coutume dans un lointain pays d'Afrique, et que c'était au cas où quelqu'un d'autre en voudrait encore (je plaisantais alors très sérieusement !) Puis, j'ai commencé à me focaliser sur la nourriture, petit à petit, de manière vicieuse, j'ai commencé à apprécier la sensation de faim et détester celle de satiété. Et surtout n'en parler à personne. Du coup, ben aujourd'hui j'en suis à travailler avec moult application pour redécouvrir le plaisir de manger. L'homme râle quand je ne finis pas mes assiettes, je connais par coeur son regard désapprobateur quand je ne mange pas tout au RU (non mais en même temps, la bouffe du RU !), je ne prends toujours pas de menu 3 plats au restaurant. Mais ça, ce n'est pas nouveau. Le soutien de l'homme change la donne. J'ai envie qu'il soit fier de voir que je mange, que je remplis bien mon Jean Témoin, que la conjonction de l'effort Zumbesque et culinaire me donne de nouvelles formes réjouissantes. Je pense qu'il l'est déjà un peu, mais travailler au quotidien change la donne. Et puis, je sais très bien quel est mon problème, et c'est plus facile de cerner ce qui est déjà connu. D'ailleurs, je recommence petit à petit à grignoter, même que Miss Mios ( :) ) m'a dit une fois "ça me fait plaisir de te voir manger comme ça" et ça, c'est wouf ! C'est chouette à entendre. 

Le pire du pire, c'est que j'adore cuisiner. Souvent je ne mange pas ce que je prépare, surtout les desserts. Ce qui est amusant, c'est que je suis sûre qu'en essayant, j'aimerais. Donc, petit à petit, je retente. J'habitue, j'initie, je travaille ce corps que j'adore habiter pourtant. 

J'ai dit que j'avais envie de donner une nouvelle orientation à cet endroit. J'ai envie d'y écrire davantage, parce que je sais qu'il est lu, que je ne crains pas les remarques qui pourraient en émaner, que j'espère qu'il n'éveille aucune inquiétude car il n'y a pas besoin d'en avoir. (Il y en aurait si je mettais un habillage noir, que je passais du Evanescence et que je mettais des photos de gamines emo barbouillées de ketchup un peu partout) Mais là, ce sont des rues emplies de couleur... Sûrement comme celles de Soho et Notting Hill, que nous nous apprêtons à rencontrer. 

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Mercredi 2 novembre 2011 à 21:33

 Donc ce soir j'ai fait un wok thaïlandais un peu trop sec à mon goût. L'Homme a du aimer, puisqu'il s'est resservi, et qu'en plus maintenant il regarde le foot avec son doudou sous la main (ceux qui étaient dans la maison de mes parents le mois dernier peuvent comprendre, les autres peuvent faire marcher leur imagination). Le nouveau Gmail est super réussi, en plus quand j'appuie sur F11 j'ai l'impression d'entrer dans l'Internet 2.0, celui comme dans les films de science-fiction. L'actualité de ces temps-ci me fait rêver... Non, en fait elle me hérisse. Un ministre grec sombre du côté obscur de la force avec son référendum, si le citoyen lambda était capable de prendre les meilleures décisions pour son pays, ça se saurait depuis longtemps. J'ai bien du mal à croire que les Grecs prennent toute la mesure de ce choix qu'on leur demande - d'ailleurs, m'intéressant fort peu à la finance, je n'en comprends pas le dixième moi-même. Du coup, la blonde terrifiante qui présente le journal télé du midi avait pris son air le plus grave pour nous raconter les chutes boursières. Un autre gus nous en avait remis une couche avec le pire des scénarios ; quel est le meilleur ? Le passant Chinois ignore l'enfant qui meurt sous ses yeux, ses dirigeants décrètent l'embargo sur le Saumon de Norvège et c'est toute une industrie qui trinque. Le Japonais a reçu des consignes strictes pour cet hiver, il mangera donc du gingembre autour d'une grande marmite avec trois pulls sur lui, pour économiser une énergie qui manque. Le violeur récidiviste risque la prison à perpétuité, il ne manquerait plus qu'on le plaigne ! Ses couilles auraient du lui être retirées la première fois. Ah, et ce qui m'a peut-être le plus agacée, c'est le coup de l'anti G20, où des individus arborant fièrement des slogans anti Sarkozy, venaient crier "On en a marre des injustices, ouais raz le bol que y'en aient qui gagnent plus et pi nous on a rien". 

Rien, rien à part un pays qui rembourse extrêmement bien les frais de santé, tellement bien qu'elle est endettée jusqu'à l'os. Un pays où les femmes sont libres de porter des jeans sans risquer d'être lapidées. Un pays où il suffit d'ouvrir le robinet pour avoir de l'eau, et où il n'est pas question de vivre dans la crainte, la crainte d'un autre viol, d'une autre attaque, d'un autre carnage. Dans un pays où la liberté d'expression, même si elle est parfois bafouée comme ce matin à Charlie Hebdo, est omniprésente. Un pays où l'on apprend à lire, à écrire, où l'on peut se former gratuitement à un métier (je sais ce dont je parle) même si dans l'Education Nationale, tout est à refaire ou presque. Donc les Français sont idiots, têtus, des touristes incroyablement malpolis, de piètres conducteurs, des moutons de Panurge, des gros cons, des hommes libres. Pas un pays parfait parce que rien ne l'est. Mais je ne suis ni défaitiste, ni là pour crier que de toute façon le 21 décembre 2012... Je suis plutôt optimiste dans le sens où, le temps passé sur Terre est tel que l'essentiel n'est pas là. A mon avis. 

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Vendredi 29 juillet 2011 à 9:48

Et à force de larmes, de rires, d'étreintes, d'informations télévisées accablantes, de thrillers palpitants avec Di Caprio, de conférences vidéo avec la République Tchèque qui se passent bien, de reconnaissance, de jeans retrouvés et de dessins idiots qui représentent des gens loin de l'être... A force de ces instants où les choses sont à leur place et où les vivre semble vraiment valoir la peine, l'amertume des jours passés s'éloigne et il ne reste qu'une émotion encore palpable. Mais il fait beau et je crois que les gens qui m'entourent en ce moment partagent ce sentiment que la vie continue. Et qu'il ne faudrait jamais oublier qu'elle est un cadeau incroyable.

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Lundi 4 juillet 2011 à 20:49

 Implacable, irrésistible, et en une minute trente-deux secondes, une nouvelle vérité se dessine. Elle efface celle que l'on connaissait avant et prend sa place sans rien laisser d'ouvert sur hier. A part des souvenirs, des phrases suspendues, des mots jamais dits, d'autres prononcés dans un éclat de rire, et un surnom qui restera écrit sur une petite carte d'anniversaire. De toutes les richesses matérielles qu'un homme accumule, quelles sont celles qui subsistent quand frappe le Mektoub ? Seulement l'amour que beaucoup lui portaient, et l'amitié que d'autres, parmi nous, lui avaient confiée. C'est pour ça que nous ne t'oublierons jamais.

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et je tremble en écrivant ces lignes mais ... Hors de mon coeur, les mots semblent peser moins lourd. 

Mardi 14 juin 2011 à 10:48

Alors quelques paroles sont échangées, quelques ponts se reconstruisent et des gens se rencontrent dessus. Il se peut que leur route se sépare ensuite, qu'ils ne se croisent qu'un instant, c'est arrivé et cela arrivera encore. Et puis, parfois ils décident de s'épauler et partent ensemble. Parfois ils décident de s'aimer. C'est arrivé, je le sais, j'y étais. 

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